Les rencontres entre les Yovos (Blancs) et les Ameïbos (Noirs) sont très
riches dans les fermes. Le travail et la vie quotidienne permet à chacun de
découvrir le mode de vie de l'autre, de dépasser la frontière de la langue.
- Marie, 14 ans
- Ne parlant que le "Yévé" (la langue locale), Marie
comprend un peu le français. La jeune fille de Sichem consacre ses journées à veiller
sur sa petite soeur. Elle fait aussi la cuisine, récolte
fruits, légumes, céréales à Sichem.
Un matin, comme Poucousi, sa petite soeur, avait un crayon avec du papier,
j'ai donné à Marie
de quoi dessiner. Elle a alors griffonné des lettres un peu déformées
: elle avait envie d'apprendre à écrire!
Je lui ai montré son prénom. Elle a
recopié chaque
lettre avec application. Depuis, elle garde en
permanence stylo et feuille : chaque fois que je la croise, elle me montre
ses progrès. Désormais, elle écrit son prénom
et celui de sa soeur. Hier, nous avons entamé l'apprentissage
de l'alphabet. Grande entreprise ! Elle y arrivera car
elle est pleine de volonté, prête à faire
beaucoup d'efforts !
- Yao, l'apiculteur
- Cet homme expérimenté nous à appris à fabriquer
des casiers pour les ruches de la ferme de Sichem. Passionné et
surtout patient, il nous a montré comment tendre les fils de fer que l’on
installait ensuite à l’intérieur de chaque casier. Tout
ceci pour aider les abeilles à fabriquer leurs alvéoles avec
une moindre difficulté. Yao nous a fait entrer dans l’univers
des abeilles. Nous l’avons assailli de questions sur ces insectes, l'homme
avait réponse à tout. La fabrication de casier, très minutieuse, a avancé
à petits pas. C'était un réel bonheur de passer plusieurs heures en sa compagnie.
"A force de rester couché, le serpent a perdu
ses pattes."
(proverbe africain)